Février en numérique : la tournée mensuelle de Phylacterium

Après un mois de janvier plutôt dense en annonces et créations de bande dessinée numérique, le mois de février marque un retour au calme. Des nouvelles éparses, mais non sans intérêt, autour d’une certaine publication scientifique, de l’avenir du Turbomédia et des blogs du monde.fr

La revue du mois : Hermès, musée et making-of

Alors bien sûr, la première nouvelle, qui me concerne au premier chef, est la parution de l’ouvrage collectif Bande dessinée et numérique aux éditions CNRS, dans la collection Les Essentiels d’Hermès, dirigé par le professeur Pascal Robert. Un petit rappel du contenu en quelques mots : les contributions de neuf chercheurs spécialistes de la bande dessinée et du livre numérique pour un panorama pluridisciplinaire (histoire, sciences de l’info, sociologie, sémiologie, esthétique…) sur la question. Alors oui, ça reste universitaire, donc avec notes de bas de page, références bibliographiques à foison et parfois un peu de jargon, mais c’est à ce jour le premier ouvrage papier en français à traiter du sujet de façon globale. Les contributions sont (nous l’espérons) suffisamment claires, synthétiques et complémentaires pour ne pas se perdre en développements fastidieux, donc à ne pas manquer. Voilà pour le petit paragraphe publicitaire.

Un article de Didier Pasamonik pour actuabd commente l’ouvrage en le mettant en regard d’un autre livre de Jean-Luc Coudray sur « l’industrie de la dédicace », le tout sous le titre « Religions et croyances de la bande dessinée d’aujourd’hui ». Cette association est intéressante car, suivant l’inclination volontiers polémiste de Didier Pasamonik, s’opposeraient la « religion de la dédicace » et « les croyances et préjugés sur le support numérique ». Ainsi, reprenant une phrase de Coudray, il cite les festivals comme des lieux de « résistance » du papier contre « l’expansion annoncée des livres numériques ». La vision qui en ressort (qu’elle soit celle de Didier Pasamonik ou relayée par lui) est bien injuste quand on sait que, au moins dans le cas de la bande dessinée, le numérique demeure un épiphénomène, une marge de la marge. Il serait vraiment malheureux de l’opposer à l’industrie papier, comme si une quelconque concurrence était possible et de « tuer dans l’oeuf » les initiatives numériques qui demeurent actuellement dans le registre de l’expérimental. Surtout, j’espère qu’il n’y a pas trop d’auteurs qui montrent une hostilité de principe, d’ordre purement économique et mercantile dans un contexte de crise, à la culture numérique. Je souhaite que notre livre montre aux sceptiques toute la richesse de la création numérique et fasse bien comprendre le décalage entre les fantasmes et la réalité autour des rapports entre papier et numérique (lire à ce propos le dernier chapitre du livre, par Benoît Berthou, « L’indifférence au support »).

Une autre initiative récente, périphérique par rapport à la bande dessinée numérique, veut faire de l’histoire du numérique un moyen de dynamiser la création : l’idée d’un « musée de la lecture numérique » a été lancée par le Labo de l’Edition et l’entreprise IDBOOX.com. L’objectif est de considérer la lecture numérique comme un patrimoine et de rassembler des outils de lecture numérique (tablettes, liseuses…) pour présenter au public l’évolution de cette pratique pas si récente. Une idée qui intervient alors que l’idée d’un dépôt légal obligatoire du livre numérique (il est actuellement facultatif et/ou compris dans un dépôt légal du Web automatisé) est en discussion au Parlement. Pour l’instant, dans aucune de ces deux initiatives il n’est pas encore question de bande dessinée, un média dont les dimensions graphiques, voire plurimédia, pose encore des problèmes de définition…

 

Dernière petite actualité du mois de février : la mise en ligne de deux making-of de bande dessinée numérique aux styles très différents : d’un côté celui de Tony, compagnon de route bien connu de l’auteur de ces lignes, et de l’autre celui d’Hervé Créac’h pour Les auteurs numériques. Avis aux amateurs et créateurs…

Avec Tony, on rentre dans le vif de la programmation et du code : un billet dense mais très complet et finalement clair sur la programmation d’une bande dessinée interactive. C’est un peu effrayant au début, mais finalement plutôt pédagogique. A l’inverse, l’annonce d’Hervé Créac’h et de Frédéric Detez concerne le lancement d’un logiciel de création de Turbomedia, Skribble. Le but, cette fois, est de faciliter au maximum la tâche de l’auteur pour qu’il n’ait pas à maîtriser les aspects techniques, et particulièrement le code. Entre ces deux voies, aux auteurs de choisir leurs armes : une liberté maximale au prix d’une formation accélérée à la programmation informatique, ou bien la facilité d’un logiciel pour une exécution guidée, contrainte, mais plus rapide. On est ici dans l’éternel débat présent des les origines de la création graphique numérique : le créateur doit-il maîtriser la technique ? Après tout, pour le dessin « manuel », on attend du créateur qu’il sache quel pinceau privilégier, quelle technique employer… Je vous laisse méditer là-dessus, peut-être en vous rappelant la parabole confucéenne de l’homme affamé (« Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. ».

L’enjeu du mois : plateformes de Turbomedia

Le nouveau logiciel n’était pas la seule annonce d’Hervé Créac’h sur Les auteurs numériques : dans un second post il évoque le lancement une plateforme de diffusion et de stockage de Turbomedia  pour le mois de mars. On va s’arrêter un instant sur cette annonce parce qu’elle prépare l’avenir du Turbomedia et, par là, de la création numérique originale dont le Turbomedia est actuellement le fer de lance.

Durant cette année 2016 vont co-exister trois plateformes de diffusion de Turbomedia : Turbointeractive, Spunch Comics et Les auteurs numériques. Turbointeractive, si elle n’est pas la plus récente, représente le courant « historique » du Turbomedia en ce qu’elle est animée par trois auteurs historiques du mouvement, Balak, Malec et BatRaf, ce dernier étant le principal développeur et webmaster du portail. Son objectif est plus de l’ordre de la centralisation : rassembler la variété des oeuvres créées sur le Web depuis 2009, BatRaf étant là pour apporter une aide technique aux auteurs qui souhaiteraient y voir diffusés des oeuvres créées dans leur coin. Outre Balak et Malec, on y retrouve des auteurs comme Clemkle ou Forky et des séries comme Les Kassos et Paris Pixel. Spunch Comics est une plateforme plus ancienne (2012) et qui se caractérise par une ligne éditoriale assez forte et identifiable. La plupart des séries qui y sont diffusées (Ohm, Debaser, Console Girl) sont marquées par la culture de l’animation japonaise et du jeu vidéo. Spunch Comics suit davantage le modèle du webzine, avec une équipe définie d’auteurs (Nikoneda, Mosqi et Raf sont les principaux) plutôt que celui du portail ouvert à d’autres contributeurs. Enfin, la plateforme des auteurs numériques, telle qu’annoncée par Hervé Creac’h, s’oriente vers un portail-outil. En d’autres termes, le portail serait ouvert à tous, mais lié à l’utilisation du logiciel ; soit une plateforme d’auto-publication assistée. Une publication y est déjà annoncée : l’adaptation numérique d’un album déjà paru, Tortuga, d’Antoine Brivet et Sébastien Viozat. A voir ce que va donner, visuellement, cette expérience…

Les trois modèles sont tout à fait légitimes pour la promotion du Turbomedia, et je me garderais bien d’en comparer la qualité qui, sur le long terme, va être liée aux contenus. Mais avec l’annonce de la plateforme des auteurs numériques s’est posée la question de la « concurrence » entre les bases. On ne parle pas de concurrence commerciale dans la mesure où il n’y a pas vraiment monétisation des contenus (sauf dans le cas de Spunch Comic qui diffuse quelques séries sur Comixology), mais plutôt de concurrence par rapport aux développements futurs de la communauté de création autour du Turbomedia (qui est d’ailleurs marque déposée à l’INPI par Balak et Malec depuis juin 2013). De fait, trois espaces de diffusion de Turbomedia vont coexister en 2016, sans oublier l’espace « historique » (mais non exclusif) qu’est le forum Catsuka.

Quelques discussions sur cette « concurrence » ont émergé sur twitter entre les divers acteurs impliqués, mais je ne pense pas que cette interprétation soit la plus pertinente. Certes, il y a un risque que le mouvement du Turbomedia, qui tirait en partie sa force d’une certaine unité de contenu et de la cohésion de sa communauté d’auteurs, se disperse. Mais après tout, si le mouvement a ambition à s’étendre et attirer de nouveaux auteurs et lecteurs, ce n’est pas plus mal que les futurs auteurs disposent d’une variété de stratégies de diffusion. De ce point de vue les trois plateformes me semblent bien complémentaires : Spunch Comics se rapproche d’un webzine, avec ce que cela suppose de ligne éditoriale et de travail de sélection et de mise en cohérence thématique des séries diffusées ; elle peut éventuellement s’adresser à des auteurs se reconnaissant dans les thématiques abordées. Turbointeractive est plus ouvert et ambitionne surtout de réunir en un seul endroit des propositions hétérogènes ; il propose en outre, via BatRaf, une aide technique à la création dont la qualité et l’expertise est payante, parce qu’elle est aussi une forme d’enseignement en direct des techniques de base du Turbomedia par un créateur historique. La future plateforme des auteurs numériques, centrée sur un outil d’auto-publication, aura forcément une certaine homogénéité formelle (puisque les oeuvres seront issues du même outil), mais s’annonce aussi comme un lieu ouvert à une libre création des auteurs présents, peut-être à privilégier pour des auteurs souhaitant une certaine autonomie. Dans les trois cas, les processus de « sélection » des auteurs par les administrateurs ne sont pas forcément très clairs. Mais ce sont là des éléments qui vont se préciser au fur et à mesure, quand les plateformes voudront passer de l’état « communauté restreinte où tout le monde se connaît » à celui d’une promotion des techniques du Turbomedia au-delà du cercle initial d’amateurs. De mon point de vue, cette évolution nécessite des stratégies coordonnées.

Des rapprochements ont déjà eu lieu : parmi les annonces importantes du mois de février, BatRaf annonçait un partenariat avec Spunch Comics pour la diffusion de certaines séries sur Turbointeractive, à commencer par Ohm de Mosqi. Voilà une nouvelle essentielle ! Mes conseils valent ce qu’ils valent, mais je suis convaincu que la dissémination des contenus sur plusieurs plateformes ne nuit en rien, et est une des bonnes solutions, du moins tant que les enjeux de monétisation demeurent secondaires, et à condition que cette dissémination se fasse de façon coordonnée. L’une des difficultés de la fin des années 2000 pour la bande dessinée numérique de création a été la multiplication de plateformes de diffusion tout azimut sans réelle coordination (Webcomics.fr, Manolosanctis, Grandpapier.org, sans compter les multiples start-up surfant sur la vague de la lecture mobile comme AveComics et IGoMatik). Sept-huit ans après, seule la plateforme Grandpapier tire son épingle du jeu et demeure attractive pour les auteurs. Il serait dommage de reproduire les mêmes erreurs avec le Turbomedia et d’entrer dans un jeu de mise en concurrence. Après tout, si la technique le permet, quelle différence si les lecteurs accèdent aux oeuvres via l’une ou l’autre plateforme ? Multiplier les points d’entrée vers le Turbomedia, c’est multiplier sa visibilité.

De ma position de simple observateur et de lecteur attentif du Turbomedia (qui constitue à ce jour le mouvement de création originale de bande dessinée numérique le plus cohérent et le plus lisible des années 2010), j’invite les acteurs des différentes plateformes à aller dans le sens de la coordination, et essayer de nouer le plus d’échanges possibles, sur les contenus, sur les techniques, sur les outils… Que chacun ne développe pas sa plateforme dans son coin, mais que la mutliplication de plateformes soit un effort fructueux, avec, pourquoi pas, un partage des compétences. Objectivement, chaque plateforme a ses points forts : la qualité de la partie « publication et éditorialisation en série » assurée par Spunch Comics, l’historicité et le référencement des contenus et auteurs Turbomedia originels sur Turbointeractive, l’accompagnement à la création par un outil simplifié sur Les auteurs numériques pour des auteurs moins familiers d’informatique. Pourquoi ne pas penser qu’un auteur utiliserait l’outil de publication des auteurs numériques pour produire une oeuvre à publier (et éventuellement commercialiser) via Spunch Comics, et qui serait « archivée », pour la mémoire du Turbomedia, sur Turbointeractive ? Triple visibilité sur le Web conçu comme espace de partage. C’est dès maintenant qu’il faut se poser la question de l’interopérabilité des platefomes, de la circulation des oeuvres et de la complémentarité pour bâtir un environnement de création numérique viable sur le long terme… Et même si mes divagations ne disent rien à personne, bravo à tous ces jeunes auteurs et créateurs qui tentent d’organiser la création originale de bande dessinée numérique !

Màj au 05/03 : indiqué par BatRaf pour Turbointeractive : « la plateforme accueille des Turbomedia créés avec d’autres technologies comme lemonslide du moment que celle-ci est dynamique »

L’oeuvre du mois : Les nouvelles de la jungle de Lisa Mandel

Vous allez me dire : encore un blog dessiné du monde.fr ! Hé oui, de fait, la rédaction numérique du vénérable quotidien français continue d’être la plus dynamique dans la promotion de la bande dessinée de presse en ligne. Rien que ces derniers mois ont été invités à dessiner sur la plateforme lemonde.fr Pénélope Bagieu, pour Culottées, sur les femmes célèbres, et l’excellent Antoine Marchalot participe désormais à la newsletter dessinée hebdomadaire avec ses strips désopilants intitulés Leumonde. Depuis le 23 février, c’est au tour de Lisa Mandel avec Les nouvelles de la jungle, blog sur la « jungle » de Calais, zone où s’entassent les migrants espérant pouvoir passer en Angleterre.

Si je mets en avant ce blog plus qu’un autre c’est parce qu’il me semble donner une inflexion nouvelle aux blogs dessinés du monde.fr. Jusqu’à présent, lemonde.fr développait deux types très différents de bande dessinée de presse en ligne : les blogs d’un côté, où un dessinateur proposait l’équivalent de billets d’humeur (et d’humour) très libre dans ses thématiques, généralement large ; les dessins de la matinale, plus courts et présentés comme un contenu homogène, plus proche de la série à suivre, dans le pur esprit du comic strip à l’ancienne.

Les nouvelles de la jungle est un blog, certes, mais qui se concentre sur une actualité très précise : le sort des migrants à Calais. La dessinatrice qui l’anime, Lisa Mandel, se met donc, bien davantage que ses collègues Martin Vidberg, Fabrice Erre, Pénélope Bagieu, dans la peau d’un journaliste. Le dispositif est d’ailleurs construit de cette façon : Lisa Mandel est sur place, à Calais, accompagnée par une « ambassadrice » lui permettant de donner à ses propos une assise solide, la sociologue Yasmine Bouagga. La fusion entre le journalisme et le dessin (un mouvement important, déjà à l’oeuvre dans La Revue Dessinée) est ici totale, sans ambiguïtés qui relégueraient le dessinateur à un simple statut de commentateur détaché du terrain : Lisa Mandel relate au jour le jour les évènements survenus à Calais. Elle participe d’ailleurs à « l’appel de Calais », un collectif d’artistes cherchant à alerter l’opinion publique sur le sort des migrants. En somme, via les méthodes du reportage, la dessinatrice devient actrice de l’actualité, un peu à la manière d’un Albert Londres moderne et sachant dessiner.

 

Cette réalité du dessinateur-reporter (pas forcément nouvelle mais encore rare il y a quelques années) s’est d’autant mieux vue dans la nuit du 29 février au 1er mars, pendant le démantèlement d’une partie de la zone de concentration des migrants. Jusqu’à présent, les notes du blog étaient des notes « à froid », relatant des évènements survenus dans le passé, proche mais passé. La note intitulée « Démantèlement en direct » est, comme son nom l’indique, le récit live d’évènements. La qualité du dessin s’en ressent dans la note : moins de détails, pas de couleur, et Lisa Mandel s’excuse en invoquant « les aléas du direct ». Sur la dernière case, les migrants en fuite sont de simples crayonnés sommaires qui n’en perdent pas pour autant une certaine force de suggestion, dans leur « effacement » progressif du paysage. Je regrette que Lisa Mandel n’ait pas davantage poursuivi son récit en direct, la note restant bien maigre et les suivantes reprenant le rythme plus naturel du billet « à froid ».

Cette note spécifique appelle de nombreux commentaires. D’abord, et le plus important, c’est que Lisa Mandel invente un nouveau type de bande dessinée : la bande dessinée « en direct ». Comme un croisement entre la bande dessinée de reportage (désormais bien installée dans le paysage médiatique), l’improvisation dessinée des spectacles de festival et le reportage télévisé. Cette naissance n’est possible que par la diffusion numérique : comment faire circuler autrement que par le Web des images fixes quelques secondes à peine après leur réalisation ? A voir si ce genre très particulier du journalisme graphique va prendre (pour l’instant, la tentative de la dessinatrice est très limitée).

Ensuite, je ne peux m’empêcher de lier cette transformation de la bande dessinée de reportage en « direct dessiné » avec les mutations récentes du journalisme vers l’obsession du direct. On peut penser aux chaînes d’info en continu suivant à la seconde des évènements importants, ou encore, sur lemonde.fr justement, les livetweets qui, eux aussi, sont une nouvelle forme de journalisme du direct. Il est incroyable de constater que la bande dessinée se soit si bien fondue dans le journalisme numérique de ce début de XXIe siècle qu’elle en adopte les tendances les plus contemporaines. Une fois de plus, la convergence numérique accélère les rencontres entre médias et pratiques différentes.

 

Dans ma description de ce nouveau blog dessiné, assurément à suivre, j’ignore beaucoup de choses. Quel est le statut de Lisa Mandel vis à vis de la rédaction du monde (pigiste ? dessinatrice ? reporter ?) ? Est-ce elle qui a pris l’initiative de cette « note en direct » ou est-ce une demande de la rédaction du monde.fr ? Quelle impression en a-t-elle retirée et est-ce volontairement qu’elle n’a pas recommencé ? Quelles que soient les réponses à ces questions, et n’en déplaisent à ceux qui voient les années 2010 comme un temps de « crise » de la bande dessinée, il devient de plus en plus passionnant de constater l’inventivité esthétique du média et surtout de certains de ces auteurs, que ce soit dans ses rencontres avec le numérique ou avec le journalisme.

A lire aussi :

 

La plateforme Turbointeractive (voir ci-dessus) accueille une version numérique de l’album Le méchant renard de Benjamin Renner (primé au FIBD). S’il commence comme une simple adaptation en diaporama, l’oeuvre se transforme en un jeu à choix multiples plutôt amusant. Un mode de promotion numérique original pour un album papier qui rappelle la bande dessinée interactive de Timothée le Boucher à l’occasion de la sortie de son album Les vestiaires en 2014.

 

La bande dessinée historique Le portrait d’Esther est un projet intéressant, fruit d’un travail de médiation avec les musées d’Angers autour de la question de la spoliation des biens artistiques des juifs pendant l’Occupation. Il s’agit d’une oeuvre de grande ampleur, avec plusieurs chapitres et un propos historique dense. J’ai juste quelques réserves sur la qualité du dispositif de lecture numérique, un peu trop lent par moment, et qui n’incite pas toujours à poursuivre la lecture.

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